Bâtisseurs de l’Ancien Monde, épisode I

TaaaaTATAAAAAAtatataTAAAAAAta-tatataTAAAAtaaaTOUINTOUINTOUINTOUIIIIIIIIIIIIIIIN !

Mais dites-donc, ça serait pas le premier anniversaire de mon débunkage de LRDP, par hasard ? Bien sûr que si ! Et comme les emmerdements, ça vole en escadrille, figurez-vous que LRDP 2 vient de sortir ! Non, sans blagues, je vous promets que cette fois je vais rester correct, que je serais très poli à chaque fois, que je ne m’énerverai même pas, et je vais même leur envoyer une carte de vœux parfumée au patchouli, parce que, quand même, il faut savoir garder l’esprit sportif.

Bwahaha, j’y crois même pas à ce que je dis. Ça va être un massacre.



– Jefe, tout est prêt ! Les douze cafetières sont en train de couler, j’ai huilé les chaînes de la tronçonneuse et j’ai fait le plein de Suzie, votre lance-flammes ! On peut lancer le film, adelante !




Eh bien en avant bon sang ! Les lecteurs trouvent déjà cette intro trop longue ! C’est parti !



Les Bâtisseurs de l’Ancien Monde

Et si nous étions la première civilisation à avoir un Q.I. divisible par zéro ?





Mais tout d’abord, il faut recontextualiser un peu tout ce micmac. Parce que vous l’aurez remarqué, ça ne s’appelle pas « LRDP 2 ». Finement déduit, flatterais-je, mais tout a commencé il y a un peu plus de deux ans. A cette période, La Révélation des Pyramides était déjà sorti depuis un bail, et ses créateurs profitaient déjà honteusement de ce que leur avait rapporté leur petit abécédaire du mensonge.

Ils multipliaient leur petit business de la désinformation historique en conférences, en vendant des bouquins et des DVD autant que possible, et bien sûr, ils avaient la ferme intention de récidiver !

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Même si le premier film touchait le fond et avait l’air d’avoir fait le tour de la question (précession des équinoxes, gros blocs trop bien taillés, équateur absurde, catastrophe planétaire, tout ça), ses têtes pensantes, enfin si j’ose dire, avaient déjà prévu d’en faire une suite !

Deux Ulule plus tard et 190 000 euros récoltés (oui, c’est énormément d’argent), tout paraissait sur les rails pour tourner deux nouvelles heures de stupidités mensongères, sauf que c’était sans compter la personnalité de Jacques Grimault, le mystérieux informateur secret du premier film.

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Vous savez, le mec qui parvenait à vous sortir la valeur du mètre en manipulant n’importe comment et sans aucune logique ni justification toutes les valeurs possibles dans les mesures de la Grande Pyramide de Khéops. Il se trouve que son succès lui est monté à la tête, et sachant qu’il avait déjà quelques cases en moins avant LRDP, vous imaginez que ça ne s’est pas
arrangé !

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Apparemment, il serait devenu de plus en plus autoritaire et égocentrique, exigeant que le second opus soit centré sur son personnage et ce qu’il avait dire, lui et seulement lui sacré nom d’un petit bonhomme, et ça a plus que moyennement emballé Patrice Pouillard.  Lequel était, pour mémoire, le réalisateur, et devait se coltiner la mainmise de Grimault sur le travail autour de LRDP. Le problème, c’est que comme la quasi-totalité des vieillards de 260 ans un peu frappadingues, Grimault n’a qu’une connaissance très relative de tout ce qui touche à l’informatique et à Facedeubouque (allez voir sur sa page, c’est édifiant), qu’il est totalement largué du point de vue des méthodes de communications moderne, bref, laisser cette épave avoir un pouvoir pareil dans la production d’un film déjà bien à chier à la base, c’était aller droit dans le mur.

Au cours de l’été 2016, donc après le financement du projet via Ulule, ils se sont pris le bec et chamaillés en public par médias interposés, et quand je dis « médias », je veux dire le plateau de BTLV, un web média pseudo-alternatif qui rassemble tout ce que notre société moderne compte d’imbéciles qui se mettent à bander dès qu’on leur susurre « alternatif » , « esprit libre » et « rebelle » à l’oreille.

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C’étaient là-dessus qu’ils se produisaient jusqu’ici. Depuis, le divorce a été consommé dans une suite de messages et de déclarations qui tiennent plus de la parodie polonaise de Dallas de troisième zone, et Grimault a quitté le projet, gardant les droits sur le nom « La Révélation des Pyramides » et Pouillard, les moyens de faire le film.
Du coup, ce que vous allez voir carboniser critiqué, c’est en quelque sorte la suite officieuse de La Révélation des Pyramides, vu qu’en ce qui concerne la suite officielle, eh bien il va falloir attendre encore un peu. Son financement participatif a fait un bond au cours de l’été dernier et cette fois, on nous le jure, l’objectif est atteint et permettra au film de sortir.

On l’espère en tout cas pour tous les pigeons, et ils étaient nombreux, qui ont donné de l’argent pour produire ce truc, parce que l’attente commence à être sacrément longue et que les dates sont sans cesse repoussées.

Bref, voilà donc BAM, qui était déjà sorti depuis un bout de temps, mais que ses créateurs ont tenu a garder un maximum de temps sous le coude, ayant conscience que cette bouse allait se retrouver très vite en libre-circulation sur internet et donc, qu’il ne fallait pas trop se presser pour en essorer un maximum de fric. Ils ont donc passé les six derniers mois à faire des projections dans tous les cinémas qui acceptaient de le diffuser.

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Et comme les ordures restent fidèles à elles-mêmes jusqu’au bout, Poupouille-la-déconne et son équipe ont tout fait pour faire fermer la chaîne YouTube du confrère Gollum Illuminati, à grand renforts d’accusations mensongères : il s’est plaint auprès du géant de la vidéo de chats que Gollum reprenait ses vidéos en les monétisant et la sentence est tombée en moins d’une journée. C’était évidemment totalement faux, car aucune de ses vidéos n’étaient monétisées ; mais comme YouTube ne vérifie pas, maintenant, c’est trop tard. L’intégralité de sa chaîne a été supprimée, dont évidemment l’ensemble des vidéos qui démontraient par A + B que Pouillard raconte de la merde de bout en bout dans ses films, mais ça n’a sûrement aucun rapport, hein Patrice ?

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Et maintenant trêve de bavardage, JE VEUX DU SANG.

Une dernière chose : comme vous l’aurez compris, ça va être atrocement long, donc premièrement, le débunkage sera encore divisé en tranches d’approximativement dix minutes de film, et deuxièmement je vous demande de m’excuser par avance si j’y raconte énormément de choses que j’ai déjà dit dans le débunkage précédent, seulement voilà : il se trouve que les deux tiers de ce film sont pratiquement copiés/collés sur La Révélation des Pyramides.

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Okay, pendant que le générique enchaîne les plans de survol histoire de bien insister sur le fait que l’argent des couillons qui ont souscrit à ce projet a servi notamment à acheter un drone, j’en profite pour dire que cette fois, je vais compter toutes les erreurs, les incohérences et les mensonges qui vont défiler. Le compteur sera mis à jour à chaque épisode en fin d’article et, non, je ne pourrais cependant pas comparer avec le premier parce qu’en débunkant La Révélation des Pyramides l’année dernière, j’ai arrêté de compter au bout de quinze minutes.

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Je vous épargne le petit discours grandiloquent de Pouillard précédant le générique, dans lequel il assure être « mû par une volonté impérieuse », « autodidacte » et qu’il a fait ce film pour « réfléchir sur notre humanité et notre avenir ». Je ne vous cacherais pas que j’ai quand même eu mon premier fou rire quand je l’ai entendu dire que « LRDP n’avait jamais eu pour vocation de remplacer une croyance par une autre », ce qui suggère que ces mecs ne connaissent même pas la définition de croyance, qui consiste à gober aveuglément tout ce qu’on vous dit sans chercher à le remettre en question, c’est-à-dire l’exact opposé de ce que fait la recherche scientifique vu que, elle, elle avance par hypothèse et par démonstrations. Mais passons.

C’est déjà le tour de Sylvie qui nous dit qu’elle « s’ennuyait tellement à l’école qui répondait à tout sauf aux questions importantes » et que « se poser les bonnes questions, c’est un art ».

Bon alors, je sais que ce n’est pas bien de tirer sur l’ambulance alors qu’elle n’a même pas commencé à rouler mais bon, en même temps si vous êtes ici c’est que vous savez que je ne suis pas là pour coller des post-it. Je vais néanmoins relever ici deux points importants qui reviennent invariablement dans la rhétorique des pyramidiots : la première, c’est que l’école et plus généralement l’éducation publique sont systématiquement considérés comme un genre d’abreuvoir pour moutons lobotomisés uniquement destinés à faire entrer dans nos chères têtes blondes une Vérité© pré-établie (par qui, ça, on ne sait pas) et qui ne doit jamais être remise en question (dans quel intérêt, alors ça). EFFECTIVEMENT, l’architecture antique et la géographie pour débiles profonds ne figurent pas au programme de CM2, c’est un scandale que tout chercheur de sachoyage se doit de dénoncer cheveux au vent.

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La deuxième, c’est que « se poser les bonnes questions » signifie remettre en question absolument tout ce qui sort du point précédent : étant donné que le chercheur indépendant n’est un chercheur indépendant qu’en cherchant de manière indépendante, il doit théoriquement tout remettre en question. Mais vraiment TOUT. Si on lui explique qu’il a tort, dans ce cas ça veut dire qu’il a encore plus raison, et donc, euh, ça fait trois points en plus. Le problème dans le cas des pyramidiots, c’est que « se poser les bonnes questions » ne signifie absolument pas « se cultiver » ou même ouvrir quelques livres consacrés au sujet en question, mais plutôt décrier en bloc tout discours scientifique et balancer des hypothèses au hasard sans jamais se préoccuper ni de nier les preuves archéologiques qui apportent déjà une explication, ni de prouver leurs idées.

3 : 25 « Pourtant la précision de ces antiques réalisations défie la raison moderne. Alors je me suis entourée de personnes compétentes pour m’éclairer et éviter les déductions hâtives »

Vous notez ? Oui, c’est exactement le même baratin qu’elle récitait au début de La Révélation des Pyramides, et on sait le résultat que ça a donné : un sketch d’une heure et demie consistant à empiler un maximum de clichetons foireux en un minimum de temps. Mais notez, ça va resservir : on nous garantit à voix haute qu’elle s’est entourée de PERSONNES COMPÉTENTES pour s’éclairer, afin qu’elle puisse éviter les conclusions hâtives.

3 :48 « J’ai dû laisser de côté mes a-prioris et mes préjugés, ce que le savant français Descartes appelait « faire table rase ».

Et vlan, paye ton argument d’autorité à deux balles histoire de s’auto-légitimer en citant un philosophe connu, avant même d’avoir commencé à argumenter !



< Jefe, vous exagérez ! C’est vrai, Descartes l’a dit !





Et il n’a pas été le premier à le dire ! Le concept du tabula rasa, c’est Platon qui l’a théorisé et ses confrères ultérieurs qui l’ont développé. Descartes n’a fait qu’en prendre la suite, comme Bacon avant lui et Locke après. Mis à part ça, je tiens vraiment à souligner que se réfugier dans les jupes d’un philosophe avant même d’avoir donné ses arguments, ça sent très fort l’autojustification empressée parce qu’anticipatrice. Surtout que si Descartes parle de « faire table rase », c’est parce qu’il répugne à se baser sur des préjugés pour que l’individu construise son jugement: du coup, on parle de quels préjugés, là ?




< Heu, de la Science Officielle® évidemment !




Voââlà. Les fameux préjugés imposés par le Complot© qui font croire au peuple opprimé qu’on peut bouger une pierre de dix tonnes avec vingt personnes (haha, les cons), ou qui clament qu’on peut assembler deux blocs bien taillés sans foreuse à haute pression (stop, de l’air s’il vous plaît j’ai mal au ventre).

D’autant que quand Descartes développe ce concept de doute méthodique dans son bouquin Principes de la Philosophie, le doute ne constitue qu’une étape dans la construction de son raisonnement : le doute remet en question la croyance, et l’on doit se baser sur l’expérience pour vérifier un jugement (je résume, mais vous avez saisi l’idée) : c’est EXACTEMENT ce que font les scientifiques, bon sang ! La démonstration et l’expérience, la raison comme base de toute connaissance, c’est la pierre angulaire de tout raisonnement scientifique qui se respecte !

Vous vous rendez compte de l’étendue du foutage de gueule ? Ça aussi, ça revient très (trop) souvent dans la rhétorique des pyramidiots : à force de faire tourner en bourrique toute forme de logique, ils aboutissent à un sophisme absolument spectaculaire : EUX sont automatiquement du côté de la raison et de la vérité uniquement parce qu’ils « doutent », et la science ou plus généralement tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont d’horribles croyants !

Seulement quand on freine un peu cette locomotive de la connerie : entre les deux il y en a un qui se base sur des faits vérifiés tirés de fouilles archéologiques, et l’autre sur des clichés absurdes de la taille de la tour Montparnasse ! Je vous laisse cinq minutes trouver qui est qui ?

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Ah tiens, cette fois on ne commence pas directement par l’Égypte. Direction l’île de Pâques.

4 : 50 « l’île de pâques est un confetti de terre dans l’océan pacifique situé à 3700 km des côtes du chili et environ 4000 kilomètres de la polynésie française » Mpfoui, bon, je peux difficilement hurler au scandale pour ça : ces distances sont vraies. Enfin, à une vache près : le Chili est à 3525 kilomètres, pas 3700, mais je chipote. Mis à part ça : pourquoi spécialement la Polynésie française ? Le Chili, je ne dis pas, mais pourquoi Tahiti ? C’est à 4000 bornes, mais tout gigantesque que soit cet océan dégueulassé par les ordures ménagères, on y trouve des îles qui sont bien moins distantes que ça : les îles Pitcairn ne sont qu’à 2000 kilomètres de là.

Jusqu’à approximativement 7 :00, il n’y a rien de particulier à relever, Sylvie se contentant d’un bla-bla généraliste sur l’histoire malheureuse de l’île, et l’énumération des principaux rassemblements de statues moai.

9:44 « mais parlons technique on montre souvent le moai géant de Rano Raraku de près de 22 mètres de haut pour environ 250 tonnes »

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Tiens tiens tiens. Aucune source n’est citée, aucune bibliographie n’est donnée, alors je vais tout de suite vérifier ça. Ce moai dont ils parlent, les chiliens l’ont surnommé El Gigante. C’est le plus grand et le plus lourd moai qu’on trouve sur toute l’île. Il se trouve encore dans sa carrière de basalte et n’a jamais été achevé. Les recherches archéologiques locales étant encore débutantes, on ignore si ce moai a été volontairement laissé tel quel ou si les sculpteurs ont été forcés de l’abandonner après avoir détecté une faille dans les couches de roche (comme pour l’obélisque inachevé d’Assouan, oui). Toujours est-il qu’El Gigante fait bien 22 mètres de long, par contre, d’où ça sort, cette estimation de 250 tonnes ?Les estimations ont tendance à varier, mais comme vous pouvez constater ici, ici, ici, ici ou encore ici, elles varient entre 140 et 160 tonnes, avec un record à 182 ! Alors pourquoi vous en rajoutez 70 de manière aussi visiblement gratuite ? Premier mensonge par exagération, donc.

9 :52 « mais rarement ces moais sculptés en hauteur dans la paroi ce qui complique leur extraction futur on pourrait penser qu’il n’était pas destinés à être extrait mais puisqu’ils ne sont pas visibles depuis le sol, pourquoi se donner autant de mal ?»

Attends, quoi ? « Ce qui complique leur extraction future » ? Mais ça complique que dalle bon sang, c’est même la solution la plus simple et la plus pratique au contraire ! Comment voulez-vous extraire plus facilement une telle masse de pierre qu’en la sculptant en hauteur avant de la dégager et de la laisser transiter vers le bas ? Mais vous regardez ce que vous filmez ?

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C’est d’autant plus stupide que sur leurs propres images filmées au drone, on aperçoit l’emplacement de l’ancien moai qui a été extrait avant celui situé au premier plan, et dont la paroi subsistant entre la fosse d’extraction et le… ben, l’air libre, quoi, a été tout simplement abattue pour en sortir le moai comme quand on découpe une part de tarte !

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Ça serait vingt fois plus pénible d’aller chercher ce moai dans une carrière située dans une cuvette et de le remonter jusque sur les falaises ! Je sais que c’est pas facile de se partager un neurone pour cinq personnes mais FAITES UN EFFORT §§§

Et de plus, qu’est-ce qui te conduit à penser qu’ils n’étaient « pas destinés à être extraits » ? C’est quoi, le fait qu’ils sont encore dans la carrière ? Notez, c’est tout à fait possible en soi, mais j’aimerais beaucoup savoir ce qui l’amène à penser ça ? En sciences historiques, on construit ce genre de raisonnements avec une hypothèse développée et basée sur des données, mais comme ces guignols sont à la recherche ce que  Bob le Bricoleur est à Lafarge, on va éviter de placer trop d’espoirs en eux. On fait bien d’ailleurs, puisque Sylvie écarte d’office l’hypothèse : « mais puisqu’ils ne sont pas visibles depuis le sol, pourquoi se donner autant de mal ?» Mais quel rapport avec le fait d’être visibles ou pas au ras du sol ? Ce genre de réalisations d’envergure ont toujours eu des motivations plus ou moins spirituelles, ce que vous vous acharnez à nier en bloc (« ah ah ah, les zarkéologues ils expliquent tout par la religion ah ah ah »), et elles sont souvent faites pour les DIEUX, pas pour les hommes ! Pour mémoire, c’est exactement ce qui se passe avec les lignes de Nazca sur lesquels je serais prêt à parier une couille que vous allez vous extasier à nouveau tout à l’heure !

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13 : 42 « Ils ont ensuite été transportés, hissés et emboîtés au sommet de la tête des moai, parfois à près de huit mètres de hauteur. Comment ? Très simplement si on se fie à cette petite plaque explicative »

Notez le diminutif bien choisi, histoire de dénigrer en scred cette hypothèse, évidemment sans aucun argument pour l’infirmer. Là encore on ressort les vieux standards de LRDP (alors qu’on n’a même pas dépassé le premier quart d’heure, en comptant le générique) : « lorsqu’on m’a brandi une fois de plus un petit dessin explicatif sous le nez, pour la première fois depuis le début de cette enquête j’ai été indignée. Celui qui avait commandé ce dessin ne connaissait visiblement pas son dossier ».

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14 :02 « en fait on ne sait pas vraiment. On a deux vagues hypothèses pour le transport et on pense qu’ils auraient étés érigés pour protéger les habitations que leurs regards visait bien qu’ils regardent davantage en direction du ciel que des terres »

Et allez, encore un autre mensonge ! Déjà pour les « vagues hypothèses » qui n’ont absolument rien de vague mais on y reviendra, mais surtout pour cette histoire d’orientation ! L’île de Pâques compte au total 887 de ces statues moai et il n’y en a que sept qui sont tournées vers la mer, sur le site d’Ahu Akivi,  les autres sont TOUS tournés vers l’intérieur de l’île ! Et puis d’ailleurs, ça veut dire quoi ça, « en direction du ciel » ? Sachant que les visages des moai ne fixent que l’horizon, quel que soit la direction dans laquelle on les aura placés, ils « verront » la mer ou la terre mais dans les deux cas, le ciel sera systématiquement au-dessus ! Alors à quoi ça rime de préciser qu’ils regardent « davantage » en direction du ciel alors que c’est ce qu’ils font tous ?

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14 :16 « des expériences ont été effectués sur sol plat pour simuler le transport de moais de 5 tonnes, mais il est impossible d’affirmer que cette même méthode soit possible avec un moai de 80 tonnes comme celui-là»

Alors d’abord, ce moai dont ils parlent n’est pas franchement représentatif puisque la moyenne du poids des moai de l’île de Pâques se situe à « seulement » 12 tonnes, pas 80.

Ensuite, les essais d’archéologie expérimentale dans ce domaine ne se sont pas limités à des moais de 5 tonnes : en 1986, les archéologues Pavel et Heyerdahl ont expérimenté et réussi le transport de moais de cinq et neuf tonnes ; et en 1998, Mme Jo-Anne Van Tilburg, l’archéologue ayant mené les expériences les plus récentes à ce sujet, a fait construire une réplique de moai auquel on a donné précisément le poids moyen de 12,5 tonnes en le bourrant de sable et de béton. Et ça a marché :

< Jefe, c’est beau, mais 12,5 tonnes et 80, ça n’est pas la même chose !

Précisément ! Effectivement, aucune expérience d’archéologie expérimentale n’a encore essayé, à cette heure, de déplacer un moai d’un poids pareil. Il y a beaucoup de théories qui ont été avancées, fort bien formulées : 

Et vous pouvez les voir détaillées plus précisément ici.

Mais aucune expérience n’a encore concerné un moai de 80 tonnes, même si les statues de ce poids sont une foutue exception encore une fois, et pas la règle, loin de là. Le problème, c’est que les budgets alloués à la recherche archéologique sont ce qu’ils sont, à savoir misérables, et que des expériences concernant des objets aussi énormes chiffrent beaucoup trop haut pour que ça rentre dans un budget. D’où une brèche dans laquelle les pyramidiots s’engouffrent à 300 kilomètre/heure, fût-ce en dégoulinant de mauvaise foi ; et partant du principe que tant que vous n’avez pas construit SOUS LEURS YEUX une pyramide/un obélisque/une statue/etc. (oui, parce que ça aussi, ça revient souvent) au centimètre près et sans aucun outil, eh bien ça ne prouve rien, tout n’est que supposition. Dans l’état actuel des choses, on rappellera néanmoins que nonobstant l’absence d’expériences avec une statue de 80 tonnes, on sait déjà que ça marche avec 12,5 tonnes et pour les autres, des théories solides ont déjà été formulées. Seulement, encore faut-il avoir la décence de le signaler, décence que n’ont pas les escrocs derrière cette bouse, qui ne s’intéressent qu’à la valeur du mystère qu’ils peuvent broder autour.

Et maintenant, l’Ahu Vinapu : « Il se distingue nettement des autres par son architecture massive les questions que je me pose sont simples par exemple concernant cet Ahu. Parce qu’il est le plus ancien de l’île, il pose un gros problème: étant le plus ancien et toujours en place il démontre » blablabla, accompagné de la ribambelle de plans suivants, tous soigneusement choisi et pour cause : ils ne montrent tous que la face la plus propre de l’ahu en question.

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Seulement voilà, qu’est-ce qu’on constate quand on en fait le tour, de ce truc ?


Oh ben ça alors, en fait l’Ahu Vinapu qu’est-trop-précis-et-tout-jt’y-jure n’est pas parfait du tout ! Il est complètement défoncé sur sa face arrière, et le moai qui était juché dessus est effondré !

< Jefe, comment voulez-vous épater les couillons si vous êtes objectif dans ce que vous montrez à l’écran ! Faut y mettre un peu du sien aussi, show must go on comme on dit !

14:30 « étant le plus ancien est toujours en place il démontre que cette manière de bâtir est la plus résistante et donc la plus sûre il est la meilleure pub pour cette technique. Fidèle à cette idée de progrès permanent de l’Homo Sapiens, on s’attendrait donc à ce que les suivants soient fait pareil et même mieux ; or le problème c’est justement que tous les Ahu bâtis par la suite ne seront ni aussi massifs ni aussi précis dans leur assemblage et finiront tous par s’effondrer »

Cette idée de ? PROGRÉS PERMANENT ? Mais ça n’a aucun sens ! L’humanité et son développement culturel et technologique ne suivent pas une ligne droite bordel ! Tu veux une liste des méthodes et des savoirs-faire qui ont été mis au point puis perdus à travers les siècles tout au long de l’histoire humaine ?

Tiens, un exemple au pif : le ciment romain ! Un mélange exceptionnel qui a servi à édifier une énôôôrme partie des constructions diverses de la Rome républicaine puis impériale, et dont la formule s’est perdue ensuite ! Le béton que l’on utilise de nos jours est bien plus médiocre et résiste bien moins au temps, contrairement à celui des Romains qui possède une longévité ahurissante, et dont la quête de son secret a fait l’objet de recherches depuis le XVIIIe siècle ! On ne s’est aperçus que récemment que l’eau de mer en était un composant central.

L’histoire passe aussi par des périodes de récession et de régression, pendant lesquelles on peut très bien perdre quelque chose considéré comme acquis ! En particulier quand il s’agit d’une petite population, coincée sur un caillou perdu au milieu de nulle part avec presque aucune ressource !

Et ensuite, comment ça « le plus ancien » ? D’après cette campagne de datation par lichenométrie, l’Ahu Vinapu date approximativement de 340 ans ! Arrondissons à 400 parce que je suis très généreux, ça place sa construction au début du XVIIe siècle, or les premiers ahus et leurs moais datent d’au moins 1100-1300 après J.-C. ! Allez, on va rajouter ce mensonge avec les autres !  Et enfin, ce que le site de l’Ahu Vinapu montre réellement quand on le compare aux autres, c’est surtout qu’il a bénéficié d’une construction différente des autres pour X raisons, mais pas du tout qu’il s’agit du meilleur moyen pour coller un moai dessus puisque les autres ahus sont bien moins compliqués à construire et qu’ils marchent aussi bien ! Pour les Pascuans comme pour les Égyptiens, ce qui prime dans ce genre de cas c’est le choix du pratique et de l’économie de moyens si ça permet de parvenir au même but, et pas de faire ridiculement compliqué juste pour la performance sportive§§§

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« Donc, question : parmi tous ces constructeurs à pagne qui se sont succédés aucun n’aurait remarqué que la seule technique valable était celle de l’Ahu Vinapu !»

Et comme ces neuneus sont toujours désespérément là où on les attend, eh ben, forcément :  « Soit le peuple Rapa Nui n’a rien à voir avec cette construction »

CLIN D’ŒIL CLIN D’ŒIL.

Le pire c’est que, dans le fond, Sylvie n’a pas complètement tort, mais qu’ils expriment leur idée n’importe comment en mentant comme ils respirent: il est tout à fait vrai que l’on soupçonne depuis un bon moment une entrée en contact des Incas avec les Pascuans à un moment donné de l’Histoire, dans des conditions et pour des causes encore difficiles à déterminer, mais c’est tout à fait possible.

Notamment parce que l’expérience du voyage du Kon-Tiki réalisée par l’archéologue-anthropologue Thor Heyerdahl a prouvé que le trajet était faisable : en 1947, ce Norvégien a tenté ni plus ni moins que la traversée du Pacifique depuis Callao au Pérou, à bord d’un radeau en troncs de balsa. Sauf que lui ne s’est pas arrêté à l’île de Pâques, il est allé jusqu’aux îles Tuamotu, en Polynésie française !

D’ailleurs, soit dit en passant la distance de 8000 kilomètres franchis sans encombres permet aussi de constater que les jérémiades de tout à l’heure sur la distance trop grande (2000 kilomètres, haha quelle noob) à franchir avec les problèmes d’eau et tout ça, sont désuètes puisque de toute évidence le trajet est bel et bien faisable, d’autant que le voyage a été fait par un scientifique et pas par des Polynésiens de l’époque, qui naissaient pratiquement sur des pirogues et étaient donc formés dès l’enfance à la navigation !

Mais puisqu’on parle des Incas, eh bien, on prend l’avion, direction Cuzco !

15:40 « direction le Pérou et plus précisément Cuzco l’ancienne capitale inca, qui comme Rapa Nui serait également surnommée par ses habitants le nombril du monde. Soit chacun se voit au centre du monde soit la terre possède plusieurs nombrils »

Mais évidemment que chacun se voit au centre du monde ! C’est à votre âge que vous découvrez que l’égocentrisme est au centre de toute civilisation humaine ?! La quasi-totalité des peuples et des cultures aussi diverses que variées se considéraient comme les meilleurs, à un point central, pile au bon endroit pour que l’univers entier rayonne autour d’eux et pas l’inverse ! Bordel mais les Romains eux-mêmes ont carrément construit au VIIIe siècle avant J.-C. un monument pour souligner l’idée : l’Umbilicus Urbis Romae, construit sur le Forum à l’emplacement où Romulus aurait supposément tracé un cercle pour indiquer là où se situait le centre de la cité, et son cœur !

Les Égyptiens aussi pensaient que leur pays était le paradis sur Terre créé par Amon et que toutes les autres contrées n’étaient que de vagues bleds de bouseux indignes de leurs faveurs ! Les Grecs à leur tour, et les Chinois, et jusqu’aux Européens de la période coloniale !

On rigole on rigole, mais c’est qu’il serait temps de faire entrer sur scène le premier intervenant bidon du film ! Vous vous rappelez de Mallku Aribalo ?

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C’est le gugusse que Pouillard exhibait dans LRDP comme un « écrivain, chercheur et historien des sites du Pérou », et qui, comme vous vous en doutez, n’est absolument pas historien de quoi que ce soit et encore moins chercheur à proprement parler.

Encore une fois c’est certainement un brave type hein, je ne dis pas, on lui donnerai le bon Dieu sans confession et il fait sans doute fort bien son boulot, mais ça n’est PAS un historien. C’est un très bon pote de Pouillard et compagnie en revanche, ce pourquoi ils s’en servent pour légitimer leur discours parce que l’objectivité c’est une notion assez floue dans le fond ; et en l’occurrence il insiste sur la proximité entre les murs incas du Pérou et ceux des Pascuans.

Jusqu’à 16:40, Sylvie débite donc un bla-bla relativement convenu sur les églises et les temples qu’on construit généralement sur des ruines préexistantes, sans s’empêcher de caler un nouveau mensonge sur le pseudo-flou des connaissances sur l’architecture inca parce que c’est plus fort qu’elle : « le problème du Pérou c’est qu’on a très peu d’informations sur la période qui a précédé l’arrivée des catholiques et les ravages de l’inquisition ce qui fait qu’on est un peu confus sur l’historique des constructions et des Techniques ». Ce qui n’est vrai qu’à la condition de ne lire aucun des 654468448 bouquins et des publications des programmes de fouilles archéologiques variées qu’on a consacré sur ce sujet durant les 150 dernières années ! Mais ça n’est pas la première fois que la fine équipe prétend qu’il existe un vide total d’informations sur un sujet donné, on avait droit exactement aux mêmes salades mensongères sur l’outillage égyptien. En tout cas, c’est faux.

Bref, nous disions donc que les églises chrétiennes péruviennes sont construites sur les temples incas. Oui… ben, oui, ça c’est vrai, ça a toujours été le cas d’ailleurs : à chaque fois que c’est possible et tout au long de l’Histoire, on préfère toujours construire un édifice sur les ruines d’un bâtiment préexistant, afin d’économiser la place et de réutiliser les matériaux et les fondations (toujours cette idée d’économie de moyens et de temps, on y revient). Le bonus, c’est que quand il s’agit d’évangéliser les locaux, ça permet aussi de ne pas trop les froisser en supprimant leurs précédents lieux de culte vu qu’ils sont « juste » transformés.

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Comme cette mosquée par exemple (et ça, c’est un vrai réemploi, on se comprend les golmons qui vocifèrent du soir au matin que la pyramide de Khéops était un moteur à piston alien ?). Comme quoi il leur aura fallu huit ans pour ouvrir un bouquin d’histoire de l’architecture et sortir quelque chose qui ne soit pas un mensonge, hin hin hin, bon, d’accord, là je persifle.

Ils en profitent aussi pour montrer ce truc :

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Qui n’est ni une fondation ni un temple, ni rien en fait, c’est juste un bête monolithe abandonné au Liban ! Qu’est-ce que ça fout là? Avouez, vous vouliez juste en caser une photo ?

Il s’agit du monolithe de Baalbek, un autre classique de la pyramidiologie sur lequel on entends aussi pas mal d’imbécillités parce que vous comprenez, c’est trop lourd donc même à notre époque on pourrait pas le faire, tout ça.

17:04 « ici l’église s’est efforcé de détruire les archives de ces peuples jusqu’à peu à peu faire admettre l’image populaire d’incas barbares sanguinaires »

Et allez, nouveau mensonge ! Pourtant, sur ce coup-là je suis presque tenté de fermer les yeux devant l’occasion de cracher sur l’Église en bon athée anticlérical convaincu, mais vous me dégoûtez presque plus qu’eux. L’Église a détruit les archives de ces peuples ?! On parle de quelles archives ? Les Incas n’utilisaient PAS l’écriture ! L’administration de l’état, dans la civilisation inca, était assuré avec un système de comptage appelé quipu, fait de cordelettes dotées de nœuds. Rudimentaire, mais efficace !

Bref, on peut reprocher des tas de choses à l’Eglise catholique, sauf d’avoir fait disparaître des archives qui n’existaient pas !

C’est d’autant plus pathétique comme tentative de mensonge, que les incas sont les seuls en Mésoamérique à ne pas avoir utilisé de système d’écriture : les Mayas et les Aztèques, eux, l’utilisaient. Sauf que les premiers avaient déjà disparu depuis plusieurs siècles à l’arrivée de Christophe Colomb et que les seconds n’ont pas eu besoin de l’Église pour se faire exterminer, les maladies et les conquistadors s’en chargeaient fort bien, merci pour eux !

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17:21 « en politique aussi car avant l’arrivée des européens l’Empire inca avait quasiment réussi l’unification des peuples »

Hein ? L’unification des peuples, rien que ça ! Difficile de dire s’ils parlent là d’une paix absolue et universelle ou d’une relative fédération de pouvoirs, et je les soupçonne très fort de parler expressément de manière vague pour être du bon côté quoi qu’on leur dise ensuite, mais les Incas n’avaient rien unifié du tout ! Comme tous les empires, celui-là était bâti sur une confédération plus ou moins bien pacifiée de cités et de peuples et au début du XVe siècle, l’empereur Pachacutec avait même bien failli perdre la tête en luttant contre les Chancas qui étaient parvenus jusqu’à Cuzco, avant de les repousser !

Les soulèvements étaient monnaie courante, à tel point que quand Pizzaro et ses conquistadors sont arrivés dans le coin, ils n’ont eu qu’à souffler sur les braises pour provoquer la révolte des peuples soumis par l’empire inca ! C’est même grâce à ces peuples qu’ils ont mené à bien leur conquête !

La méthode est donc « vieille comme le monde », et on repart donc de Cuzco vers le nord-ouest, vers « l’immensité de Caral Supé, la plus ancienne cité américaine à ce jour ». Et on va s’arrêter là pour le moment, parce que ça fait déjà dix minutes ! Tiens, il en est où, le compteur ?

SOPHISME : 3
MENSONGES : 7
Dénigrements gratuits : 1

 Pas mal, non ? Je vous laisse imaginer ce que ça donnera à la fin !

Dédié à Gollum Illuminati, et je vous encourage à faire un tour sur la nouvelle chaîne qu’il a créé en remplacement.

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Ou même ici: @LeeSapeur

  Bibliographie : 

Boulinier Georges, Boulinier Geneviève. Les Polynésiens et la navigation astronomique. In: Journal de la Société des océanistes, n°36, tome 28, 1972. pp. 275-284.

Adam Paul. La culture polynésienne et la navigation. In: Journal de la Société des océanistes, n°74-75, tome 38, 1982

Bachimon Philippe. Le continentalisme et l’exploration du Pacifique Sud. In: Revue française d’histoire d’outre-mer, tome 76, n°284-285, 3e et 4e trimestres 1989 1989

Eeckhout Peter. Le temple de Pachacamac sous l’empire inca. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 84 n°1, 1998.

Bouchard Jean-François, Contribution à l’étude de l’architecture inca: Les établissements de la vallée du Rio Vilcanota-Urubamba , Editions de la MSH, 1983

14 réflexions au sujet de « Bâtisseurs de l’Ancien Monde, épisode I »

  1. Mr Scientos,

    Vous tombez dans le biais d’intentionalité lorsque vous qualifiez les contre-vérités de mensonges. A moins que vous ayez des preuves que ces gens ont affirmé ces choses en sachant qu’elles étaient fausses…(donc dans un esprit de tromperie).
    Comme quoi, vous aussi vous pouvez manier des choses que vous ne maîtrisez pas forcément avec des conséquences facheuses (ici, mésusage du verbe mentir, donc excès de zèle dans le fait de prêter des intentions malveillantes, ce qui constitue une attaque).

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      1. Mentir consiste à dire pour vrai ce qu’on sait être faux.
        Mis à part peut-être les justifications ayant provoqué le strike de la chaîne Youtube, vous n’avez pas les preuves que chacun des soit-disant mensonges listés sur cette page sont bel et bien des mensonges.
        Autrement dit, vous ne démontrez pas que, par exemple, l’affirmation « le problème du Pérou c’est qu’on a très peu d’informations » résulte d’une dissimulation de la vérité (acte délibéré). Alors que cela peut très bien provenir d’une négligence ayant débouché sur une conclusion hâtive, sans intention de cacher la vérité.
        Pourquoi y voir une intention malveillante alors que la bêtise peut en être la principale origine (allusion au rasoir d’Henlon) ?

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      2. Vous êtes en train d’affirmer noir sur blanc que vous mettez l’intégralité de ces erreurs sur le compte de la plus pure et innocente ignorance bienveillante, alors qu’elles se chiffrent en dizaines (rien que pour BAM), qu’ils savent très bien ce qu’on leur a reproché pour LRDP, qu’ils étaient six à travailler sur le projet, qu’ils ont levé près de 200 000€ et pris huit ans pour faire le film, et donc… qu’ils n’ont pas eu un quart d’heure à consacrer à une simple recherche sur Google?

        Je ne sais pas s’il faut qualifier ça de mauvaise foi aveuglante ou d’une naïveté presque touchante. En tout cas c’est une patience que je n’ai pas et que je n’aurais jamais. Mais enfin si ça vous amuse, vous pouvez remplacer tous les « mensonges » de l’article par le mot « erreur », le résultat est exactement le même: deux heures d’affirmations fausses, qu’elles soient ou pas volontaires.

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      3. Merci d’éviter les hommes de paille (je me permets ces punchlines « so zet », pour vous montrer comment ça fait du bien et combien ça aide à avancer). Vous caricaturez mes propos en me faisant passer pour celui qui les innocente. On peut très bien ne pas avoir la volonté de cacher la vérité tout en ayant une négligence crasse ou une volonté de se voiler la face pour rester dans son monde/rêve/confort. On peut, par orgueil je pense, se fabriquer des méandres dans lesquels on aimerait bien que les autres nous suivent pour nous conforter.

        « si ça vous amuse » : chacun voit comme il veut, chacun sa vérité, c’est ça ?
        Je voyais pourtant un semblant de remise en question.

        A croire que vous ne voulez pas montrer l’exemple, de peur que les auteurs de LRDP/BAM se remettent en question à leur tour, et que vous n’ayez plus de quoi vous mettre sous la dent pour débunker avec un malin plaisir.

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      4. Je ne caricature pas vos propos, je les résume: vous tablez sur la possibilité que tout le film et celui qui l’a précédé soit le résultat d’une négligence monstrueuse, ou d’une ignorance de la même ampleur? Au-delà du fait qu’à ce compte-là, vous n’en avez pas non plus les preuves concrètes, moi je pars du principe que quand vous avez des moyens humains, temporels et financiers aussi pharaoniques à votre disposition, vous les avez de vérifier votre texte avant de l’enregistrer. Et qu’à partir de là, raconter autant de conneries ne peut être que l’effet d’une volonté délibérée de mentir. Et je ne parle même pas de la diffamation gratuite envers la recherche scientifique qu’on trouve dans LRDP et dans BAM.
        Et même dans le cas où c’est une volonté de se voiler la face, ça reste un mensonge, fût-il inconscient. Mon travail c’est de pointer du doigt les affirmations fausses, qu’elles soient volontaires ou pas. Et ce faisait, moi je montre l’exemple en argumentant. Eux se contentent de dire « non mais en fait on sait pas ». Encore une fois: si vous avez la patience de mettre tout ça sur le compte de la « néglicence », tant mieux pour vous.

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      5. Moi je n’ai rien affirmé, j’ai évoqué d’autres possibilités quant à l’origine d’un grand nombre de leurs contre-vérités.
        Vous persistez malgré tout à affirmer des choses sans preuve (je rappelle que la suspension du jugement est une alternative) en faisant des pléonasmes (« volonté délibérée de mentir », ici double pléonasme).
        Si je suis (verbe suivre) votre logique, dois-je ainsi vous coller la malveillance que vous collez aux auteurs de LRDP/BAM ?

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      6. La seule autre possibilité que vous évoquez, c’est la négligence naïve. Une hypothèse qui non seulement est totalement tirée par les cheveux mais dont vous n’avez aucune preuve et visiblement vous refusez de vous expliquer sur ce qui vous fait penser que c’en est une (jolie pirouette au passage). Moi, je vous ai déjà expliqué les raisons qui m’amènent à considérer que chaque phrase de ce film était voulue. Alors je répète: quelles preuves avez-vous du contraire, vous?
        Par ailleurs, exiger qu’on vous prouve qu’il s’agit d’une volonté expresse de mentir, ça s’appelle réfléchir par l’absurde. Vous vous doutez bien que je n’ai pas en ma possession de déclaration signée en trois exemplaires de Patrice Pouillard dans laquelle il stipule avoir menti sciemment, c’est complètement idiot: le principe du mensonge, c’est qu’il n’est pas assumé comme tel. Et à ce compte-là, personne n’a jamais menti nulle part, Lorànt Deutsch est un excellent historien et les pyramides sont des générateurs électriques (bah oui, allez donc me prouver que Christopher Dunn a voulu mentir?).
        Les seuls qui affirment des choses sans preuves ici, ce sont les auteurs de cette daube. Mais si je vous pousse encore un peu, bientôt ça sera moi le menteur. On croit rêver. Quand à la « suspension du jugement », il va de soi que vous pouvez vous gratter.

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  2. Coucou, fort passionnant, j’ai hâte d’avoir la suite. T’es en concurrence avec Cosette sur la critique marrante de BAM, tu dois avoir la pression et sentir fort sous les bras ^^

    Comme d’hab je me permets de mentionner quelques coquilles à corriger :

    – mais pourquoi Tahiti ? C’est à 4000 bornes

    « pourquoi pas Tahiti », je pense

    – bien moins distances

    « distantes »

    – qu’ils n’étaient » pas destinés à

    là il faudrait des guillemets ouvrants et pas fermants

    – alors qu’on a même pas dépassé

    « qu’on n’a »

    – les questions que je me pose sont simples par exemple concernant c’est àparce qu’il est le plus ancien de l’île

    gné ?

    – tous soigneusment choisi

    « soigneusement choisis »

    – étant le plus ancien est toujours en place il démontre

    « et » au lieu de « est » j’ai l’impression

    – Cuzco l’ancienne capitale inca, qui comme Rapa Nui serait également surnommé par ses

    j’aurais tendance à accorder « surnommée »

    – plusieurs nombril

    pluriel

    sinon il y a également tout ce passage « Et puis d’ailleurs, ça veut dire quoi ça, « en direction du ciel » ? Sachant que les visages des moai ne fixent que l’horizon, quel que soit la direction dans laquelle on les aura placés, ils « verront » la mer ou la terre mais dans les deux cas, le ciel sera systématiquement au-dessus ! Alors à quoi ça rime de préciser qu’ils regardent « davantage » en direction du ciel alors que c’est ce qu’ils font tous ? »

    j’ai pas vu BAM, mais dans ton propre texte, j’avais compris que cela parlait des statues sculptées en hauteur et qui n’était pas destinées à être dégagées (selon le film), si j’ai bien compris ces statues sont couchées, elles regardent donc bien vers le ciel. C’est simplement (si j’ai compris correctement) que le film se focalise sans raison sur ces statues précises.

    Bisous !

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    1. Je ne suis en concurrence avec personne.

      Dans le passage qui parle du ciel, BAM ne parle déjà plus des moais encore dans la carrière; à ce moment-là ils enchaînent les plans qui ne montrent que des ahus surmontés de moais en place, et donc debout.

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  3. Sachant que j’aime tout ce qui me divertit, y compris les idées saugrenues, est-ce inscrit dans le marbre de l’infusion scientifique que l’égyptologue, par définition, est comme le pape ? Non pas dans l’acception du chef des pédophiles mais dans celle de son infaillibilité

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    1. Par définition, l’égyptologue est un scientifique qui se base sur des éléments concrets pour avancer ses théories. C’est tout l’inverse de toi et fais un effort pour t’exprimer, on dirait que t’as fait trois AVC en même temps.

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  4. Bonjour,
    Merci pour votre travail d’éclairage.
    Je viens de voir BAM sur un service de VOD « grand public » (dont je tairai le nom ici pour ne pas leur faire de pub), le prenant au départ pour un documentaire archéologique des plus sérieux et instructifs. J’ai assez vitre compris qu’on était dans la fumisterie pseudo/anti-scientifique, mâtinée de théories ésotériques.
    Le problème est évidemment qu’un public moins averti peut facilement se laisser embarquer et berner, tant il est vrai que les méthodes de mystification scientifique utilisées dans ce genre de films/livres sont très au point.
    D’où l’importance de votre travail (et d’autres comme la chaîne Youtube Passé Recomposé, dont là je n’hésite pas à faire la pub 😉)

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